L’affaire KONY 2012 ou l’ascension patibulaire de la génération web 2.0
9032012Jeune Afrique a publié – comme le font depuis quelques jours plusieurs presses internationales – un article concernant le « KONYGATE », soulignant ainsi un formidable coup médiatique de la part d’Invisible Chidren, ONG américaine milite contre l’utilisation des enfants soldats. je cite :
« C’est une ascension aussi fulgurante qu’inattendue : en quelques jours, Joseph Kony est devenu une superstar du web. Affolant les compteurs sur Twitter ou encore sur YouTube avec un documentaire, Kony 2012, qui a dépassé les 36 millions de spectateurs, le leader de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) ougandaise est au centre d’un buzz mondial. Bien malgré lui.On ne l’attendait pas dans le cercle fermé des stars de Twitter. Pourtant, Lady Gaga et Justin Bieber vont bien devoir s’y faire : le leader ougandais de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) Joseph Kony – l’un des criminels de guerre les plus sanglants de tous les temps -, monopolise le devant de la scène sur le réseau social. Le nombre de tweets postés par minute depuis deux jours en lien avec le hashtag #kony2012 – une centaine – est non seulement ahurissant mais peut-être même totalement inédit en ce qui concerne un sujet africain. »
Pour ceux qui ne sont pas encore pris dans la frénésie Kony, il faut savoir qu’à l’origine de ce buzz se trouve – faut le dire- une formidable campagne de mobilisation et de communication , bien structurée, traduite sous forme de documentaire, datant du lundi 5 mars, et réalisé par un metteur en scène américain de renom, Jason Russell, lui-même l’un des fondateurs de Invisible Children. L’objectif : faire arrêter, avant la fin de l’année, Joseph Kony, surnommé « le Messie sanglant » et visé par un mandat d’arrêt international, en mobilisant les réseaux sociaux.
Pourquoi ce buzz international ? , se demande Mathieu olivier, auteur de l’article en question. Il poursuit :
Sans doute parce que Barack Obama lui-même (ce qui, en ces temps 2.0, représente tout de même beaucoup) a décidé en octobre 2011 d’envoyer une centaine de soldats en Ouganda avec pour mission la capture de Kony. La pression de nombreuses ONG, dont Invisible Children, avait fait pencher la balance du côté de l’intervention. Et à l’époque, une bonne partie de l’opinion américaine avait découvert l’existence du personnage Kony, voire même celle de son pays d’origine, l’Ouganda.
Seulement, l’explication est sans doute un peu courte au vu de l’ampleur du buzz « Kony 2012 ». Si l’ONG Invisible Children n’est pas une inconnue, difficile de comprendre comment (à moins d’un coup de pouce de services de communication aussi discrets que puissants) elle serait parvenue à frapper un tel coup médiatique sur un sujet qui n’a jamais réellement passionné les foules – il dure depuis 1986 avec l’insurrection de la LRA en Ouganda. Sans se laisser aller à des hypothèses farfelues, quelques observations s’imposent pour tenter d’y voir plus clair.
(…) le soutien à Museveni est très exactement la ligne défendue par Washington, dans un contexte où les obédiences évangélistes du pouvoir ougandais, notamment de la première dame, mais aussi les champs de pétrole découverts à proximité du lac Albert, jouent un rôle certain.
Mais le plus troublant dans cette affaire (ne niant aucunement la monstruosité des crimes qui ont été commis) est de voir, encore une fois et bien évidemment après la démonstration faite lors du printemps arabe, la capacité de bouleversement, de création de situation inédite que détient cette génération WEB 2.0. En quelques jours et quelques clics, un nombre affolant (je rappelle 36 millions de spectateurs) de personnes ont eu echos de cette information.
Aujourd’hui nous voyons l’utilité de cet avancement extraordinaire tant qu’il apporte une dimension exponentielle à toutes ces révolutions et causes justes. Mais vous est-il déjà arrivé d’imaginer jusqu’où peut aller tout ceci, si toutefois les causes plaidées versaient dans ce qui est justement aux antipodes des notions de justesse, de bien, ou de morale. Ce commentaire porte à réflexion.
F.B.Ndoye
Le documentaire « Kony 2012″
Et que penser de cette vidéo?
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